Pièces à connaitre pour violoncelle
OEUVRES AVEC VIOLONCELLE À CONNAÎTRE
Le répertoire du violoncelle est très vaste et cet article vise plutôt à présenter, les pièces les plus célèbres, les plus emblématiques pour cet instrument.
Cet article n’est donc pas destiné aux mélomanes avertis mais plutôt aux jeunes (et moins jeunes ! violoncellistes, et de manière plus large à tous les curieux qui n’auraient pas de connaissance particulière du répertoire pour cet instrument.
Enfin nous limiterons notre présentation à des pièces composées postérieurement aux suites de BACH (env. 1720).
OEUVRES DU XVIIIème SIECLE
Les suites de J.S. BACH : BWV 1007 à BWV 1012
Les suites pour violoncelle seul de Johann Sebastian Bach sont parmi les œuvres les plus célèbres du répertoire du violoncelle. Composées au début du XVIIIe siècle, ces suites sont une série de six pièces, chacune composée de plusieurs mouvements.
Chaque suite commence par un prélude et est composée de plusieurs mouvements. Ceux-ci sont des danses telles que la sarabande, la courante, la bourrée, la gavotte, et la gigue.
Les Suites pour violoncelle de Bach sont souvent considérées comme des œuvres emblématiques du répertoire classique pour violoncelle, et sont appréciées tant pour leur beauté musicale que pour leur profondeur émotionnelle.
La cinquième suite est écrite avec l’emploi d’une scordatura c’est-à-dire que la corde de la doit être accordée sur un sol.
Bien que joué sur un violoncelle moderne à 4 cordes, la sixième suite est à l’origine écrite pour un instrument à 5 cordes (avec une corde de mi).
1er concerto de J.HAYDN en do majeur
Le Premier Concerto pour violoncelle en do majeur, Hob. VIIb/1, de Joseph Haydn est l’un des premiers concertos écrits spécifiquement pour le violoncelle solo. Haydn a composé ce concerto vers 1761-1765, pendant son séjour à Esterháza, la résidence du prince Nikolaus Esterházy.
Allegro moderato: Le premier mouvement commence de manière majestueuse avec l’orchestre introduisant le thème principal, suivi par l’entrée du violoncelle solo. Le mouvement se développe avec des passages virtuoses pour le soliste et des dialogues entre le violoncelle et l’orchestre. La tonalité de do majeur apporte une atmosphère lumineuse et joyeuse.
Adagio: Le deuxième mouvement est caractérisé par sa beauté mélodique et sa grâce. Le violoncelle expose un thème lyrique, souvent soutenu par des accords délicats de l’orchestre. C’est un moment de contemplation et de lyrisme au sein du concerto.
Allegro molto: Le dernier mouvement est un mouvement rapide et énergique. Il contraste avec le mouvement lent précédent, avec des passages techniques pour le violoncelle et des sections plus légères et enjouées. La cadence finale met en valeur la virtuosité du soliste.
2ème concerto de J.HAYDN en ré majeur
Il a été composé vers 1783, soit une vingtaine d’années plus tard que le premier concerto.
Allegro moderato – Le premier mouvement s’ouvre avec une introduction orchestrale suivie de l’entrée du violoncelle solo. Le soliste présente le thème principal, suivi de développements virtuoses et de dialogues avec l’orchestre. Le mouvement est caractérisé par son énergie et son allégresse.
Adagio – Le deuxième mouvement, un Adagio, offre une pause méditative avec un lyrisme expressif. Le violoncelle développe des mélodies chantantes, souvent accompagné par des cordes douces et des bois. C’est un moment de beauté mélodique et de sensibilité.
Rondo: Allegro – Le dernier mouvement est généralement un Rondo, une forme musicale dans laquelle un thème principal réapparaît entre des épisodes contrastants. Dans ce cas, l’Allegro final est animé, plein de vivacité et de virtuosité. Le violoncelle et l’orchestre s’engagent dans des dialogues vifs et le mouvement se conclut de manière brillante.
Comme pour de nombreuses œuvres de Haydn, le deuxième concerto pour violoncelle démontre son génie pour la structure formelle, son ingéniosité mélodique et son équilibre entre le soliste et l’orchestre. L’œuvre est une contribution significative au répertoire du violoncelle du XVIIIe siècle. Plus difficile techniquement et musicalement que le premier concerto.
OEUVRES DU XIXème SIECLE
Elegie op.24 de Gabriel FAURÉ :
Gabriel Fauré, l’un des compositeurs français les plus importants de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, a écrit plusieurs pièces significatives pour le violoncelle. Ces œuvres démontrent sa sensibilité mélodique distinctive, son raffinement harmonique et sa capacité à créer des atmosphères émotionnelles riches.
S’il y avait une pièce à garder ce serait sans nul doute l’élégie. Gabriel FAURE a alors 35 ans en 1880 quand il compose l’élégie op.24 pour violoncelle. Cette partition est incontournable dans l’œuvre du compositeur.
Autres pièces à connaître : Après un rêve, Romance, Sicilienne, Berceuse, Papillon etc.
Concerto n°1 op.33 de Saint-säens :
Le Concerto pour violoncelle n° 1 en la mineur, Op. 33, de Camille Saint-Saëns est l’une des œuvres les plus populaires et appréciées du répertoire du violoncelle. Composé en 1872, il a été dédié au violoncelliste Auguste Tolbecque.
Allegro non troppo – Le premier mouvement débute par un thème dramatique exposé par l’orchestre, suivi de l’entrée du violoncelle solo. Saint-Saëns développe des thèmes contrastés, et le soliste joue un rôle central avec des passages virtuoses et expressifs. L’énergie et la passion caractérisent cette section.
Allegretto con moto – Le deuxième mouvement est une séquence de variations lentes. Le violoncelle expose un thème délicat et mélancolique, suivi de variations qui explorent différentes facettes de cette mélodie. C’est un mouvement lyrique et raffiné qui permet au violoncelliste de montrer sa sensibilité musicale.
Tempo primo : Allegro non troppo – Le troisième mouvement, reprenant le tempo du premier, est un scherzo virtuose et enjoué. Il contraste avec le mouvement méditatif précédent. Le soliste et l’orchestre interagissent dans des passages rapides et rythmiques, créant une atmosphère exubérante.
Le dernier mouvement est un Allegro final où le violoncelle et l’orchestre se livrent à un dialogue énergique et passionné. La section finale offre des moments de brillance technique pour le soliste, mettant en valeur la virtuosité du violoncelle.
Concerto de A.Dvorak
Le Concerto pour violoncelle en si mineur, Op. 104, d’Antonín Dvořák, est l’une des œuvres les plus aimées et interprétées du répertoire pour violoncelle. Composé en 1894-1895, l’influence de la musique tchèque et des mélodies populaires est évidente tout au long de l’œuvre, offrant une couleur musicale distinctive. Voici une présentation de cette œuvre significative :
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Allegro – Le premier mouvement s’ouvre de manière imposante, avec l’orchestre introduisant le thème principal. Le violoncelle solo entre ensuite avec une déclaration puissante et passionnée du thème. Ce mouvement est caractérisé par des contrastes dramatiques entre les passages lyriques et les moments plus énergiques. Le soliste a l’occasion de démontrer sa virtuosité tout en participant à des dialogues expressifs avec l’orchestre.
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Adagio, ma non troppo – Le deuxième mouvement est un Adagio d’une beauté mélodique remarquable. Le violoncelle présente un thème tendre et nostalgique, accompagné de manière subtile par l’orchestre. Cette section offre une atmosphère plus contemplative et permet au soliste de déployer une expressivité profonde.
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Finale: Allegro moderato – Le dernier mouvement commence par un motif rythmique entraînant. Il évolue rapidement en un scherzo, montrant la vivacité et l’optimisme caractéristiques de Dvořák. Le mouvement combine des éléments de danse folklorique tchèque avec des passages plus virtuoses pour le soliste. Il se termine de manière triomphante, apportant une conclusion énergique au concerto.
Variations Rococo de Tchaïkovski :
Les « Variations on a Rococo Theme, » Op. 33, de Piotr Ilitch Tchaïkovski est une œuvre pour violoncelle et orchestre écrite en 1876. Les Variations rococo sont souvent considérées comme un hommage de Tchaïkovski au style musical du XVIIIe siècle, en particulier au style rococo.
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Moderato quasi andante – Tema: Moderato semplice : L’œuvre s’ouvre par une introduction orchestrale au caractère majestueux, suivie par la présentation du thème principal au violoncelle. Ce thème, qualifié de « rococo » par Tchaïkovski, évoque le style élégant et ornementé de l’époque du rococo. La mélodie est douce et gracieuse, établissant la base sur laquelle les variations suivantes seront construites.
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Variation I: Tempo della Thema : La première variation conserve le caractère du thème original, avec des ornements supplémentaires et des développements techniques qui mettent en valeur la virtuosité du violoncelliste.
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Variation II: Tempo della Thema : La deuxième variation est plus animée, introduisant des passages rapides et agiles pour le violoncelle. Elle apporte une dynamique supplémentaire à l’ensemble.
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Variation III: Andante sostenuto : La troisième variation est plus lente, offrant un contraste avec les variations précédentes. Elle met en avant la mélodie du thème rococo dans un contexte plus expressif et introspectif.
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Variation IV: Andante grazioso : La quatrième variation est caractérisée par son caractère gracieux et charmant. Le violoncelle se déploie dans des mélodies enchanteresses et des passages agiles.
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Variation V: Allegro moderato : La cinquième variation est plus rapide et énergique, avec des passages virtuoses et des éléments rythmiques dynamiques.
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Variation VI: Andante : La sixième variation est un retour à une atmosphère plus lente et contemplative. Elle présente une mélodie douce et plaintive.
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Variation VII and Coda: Allegro vivo : La septième variation est marquée par sa vivacité et son énergie, conduisant à la coda finale qui récapitule le thème rococo de manière triomphante.
Sonate pour violoncelle et piano de J.BRAHMS No. 1 en mi mineur, Op. 38 (1862-1865)
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Allegro non troppo: Le premier mouvement s’ouvre par un thème passionné au violoncelle, suivi d’un dialogue intense entre les deux instruments. Ce mouvement est caractérisé par des contrastes dramatiques et une profonde expressivité.
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Allegretto quasi Menuetto – Trio : Le deuxième mouvement prend la forme d’un menuet, bien que Brahms ait utilisé le terme « Allegretto quasi Menuetto ». C’est un mouvement élégant et charmant avec une section centrale contrastée.
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Allegro: Le dernier mouvement est un Allegro puissant et énergique. Il présente des thèmes vigoureux et offre des passages virtuoses pour le violoncelle. Le mouvement se conclut de manière triomphante.
Sonate pour violoncelle et piano de J.BRAHMS No. 2 en fa majeur, Op. 99 (1886)
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Allegro vivace: Le premier mouvement de cette sonate s’ouvre par un thème plein de vitalité et d’optimisme. Les deux instruments partagent le développement du thème, créant un dialogue riche en nuances.
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Adagio affettuoso: Le deuxième mouvement est un Adagio expressif et lyrique. La mélodie du violoncelle est poignante et le mouvement évoque une profondeur émotionnelle.
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Allegro passionato – Trio: Le troisième mouvement commence avec une section passionnée, suivie d’un trio plus doux. Le mouvement combine des éléments de passion et de tendresse, créant une palette émotionnelle variée.
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Allegro molto: Le dernier mouvement est un Allegro très animé. Il est caractérisé par son énergie, son rythme enjoué et son caractère exubérant. Le mouvement s’achève de manière triomphante.
OEUVRES DU XXème SIECLE
1er concerto de Chostakovitch
Le Premier Concerto pour violoncelle en mi bémol majeur, Op. 107, de Dmitri Chostakovitch est une œuvre remarquable écrite en 1959, à une période où le compositeur russe avait déjà traversé des périodes difficiles sous le régime soviétique. Voici une présentation de ce concerto influent. Chostakovitch a dédié ce concerto au violoncelliste Mstislav Rostropovitch, qui a été un ami proche du compositeur et a joué un rôle significatif dans la création de plusieurs de ses œuvres pour violoncelle.
Le Premier Concerto pour violoncelle de Chostakovitch est une œuvre puissante qui a gagné une place centrale dans le répertoire du violoncelle du XXe siècle. Son mélange de satire, de lyrisme et d’expression émotionnelle profonde en a fait l’une des œuvres les plus importantes du genre.
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Allegretto – Le premier mouvement s’ouvre par une introduction mystérieuse au violoncelle, suivie par un thème ironique et satirique joué par l’orchestre. Cette section est marquée par des contrastes dynamiques et des éléments de sarcasme typiques du langage musical de Chostakovitch.
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Moderato – Le deuxième mouvement est plus sombre et introspectif. Le violoncelle expose un thème mélodique poignant, évoquant une atmosphère mélancolique. L’orchestre joue un rôle de soutien important, créant une toile sonore riche.
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Cadenza – Le troisième mouvement est une section soliste pour le violoncelle, sans accompagnement orchestral. Chostakovitch offre au violoncelliste la liberté d’exprimer son talent virtuose et émotionnel dans cette partie centrale intense du concerto.
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Allegro con moto – Le dernier mouvement, Allegro con moto, est une rhapsodie rythmique qui alterne entre des passages énergiques et des moments plus lyriques. Le thème du premier mouvement réapparaît, créant une connexion thématique entre les différents mouvements.
Sonate opus 8 de KODALY pour violoncelle seul
La Sonate pour violoncelle seul, Op. 8, de Zoltán Kodály est une œuvre emblématique du répertoire pour violoncelle solo, composée en 1915. Kodály a été inspiré par la musique folklorique hongroise, et cette influence est clairement perceptible dans la sonate. Il incorpore des éléments de la musique folklorique magyare, donnant à l’œuvre une couleur distinctive.
La sonate est célèbre pour son utilisation innovante des techniques de jeu étendues, y compris le ponticello, les pizzicatos, les harmoniques et d’autres effets sonores uniques.
Kodály a créé cette œuvre dans une période où la musique contemporaine cherchait de nouvelles voies d’expression. La sonate pour violoncelle seul de Kodály a joué un rôle essentiel dans l’élargissement des possibilités expressives de cet instrument.
La sonate est souvent considérée comme l’une des œuvres les plus importantes et les plus exigeantes du répertoire pour violoncelle solo. Elle offre au violoncelliste un défi technique et expressif considérable.
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Allegro maestoso ma appassionato : La sonate commence par un mouvement majestueux et passionné. Kodály explore une gamme étendue de techniques instrumentales, des sections lyriques aux passages plus agités. Le mouvement s’ouvre avec une introduction qui énonce des thèmes mélodiques expressifs et puissants.
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Adagio : Le deuxième mouvement est un Adagio qui contraste fortement avec le caractère du premier mouvement. Il est caractérisé par des lignes mélodiques lyriques et méditatives, mettant en valeur la sonorité riche et expressive du violoncelle.
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Allegro molto vivace : Le troisième mouvement, Allegro molto vivace, est un scherzo virtuose qui exploite la vélocité technique du violoncelle. Il présente des passages rapides et rythmiquement complexes, créant une atmosphère de danse frénétique.
Concerto “tout un monde lointain” de H.DUTILLEUX
« Tout un monde lointain… » est un concerto pour violoncelle et orchestre écrit par le compositeur français Henri Dutilleux entre 1967 et 1970. La pièce tire son inspiration du poème éponyme de Charles Baudelaire. Dutilleux a créé « Tout un monde lointain… » pour le violoncelliste Mstislav Rostropovitch, qui a été déterminant dans la création et le succès de cette œuvre.
La pièce est souvent considérée comme l’une des œuvres maîtresses du répertoire pour violoncelle du XXe siècle, saluée pour sa sophistication harmonique, sa richesse mélodique et son expressivité émotionnelle.
Dutilleux était connu pour son approche novatrice et son souci de la couleur orchestrale, et ces caractéristiques sont clairement présentes dans « Tout un monde lointain… ».
Voici une présentation de cette œuvre emblématique :
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Enigme (Très libre et flexible) : Le premier mouvement, intitulé « Enigme, » établit une atmosphère mystérieuse. Le violoncelle présente des motifs énigmatiques, souvent soutenus par des harmonies orchestrales éthérées. La flexibilité du tempo et la liberté rythmique caractérisent ce mouvement.
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Regard (Extrêmement calme) : Le deuxième mouvement, « Regard, » est caractérisé par son calme extrême. Le violoncelle joue des lignes mélodiques éthérées et des harmoniques, créant une atmosphère introspective et méditative. Les textures orchestrales sont délicates, accentuant le caractère contemplatif de ce mouvement.
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Houles (Lent, indécis) : Le troisième mouvement, « Houles, » se traduit par « Vagues » en français. Il commence lentement et indécis, évoquant le mouvement des vagues de manière abstraite. Le violoncelle navigue à travers des motifs ondulants, tandis que l’orchestre crée des textures évocatrices de la mer.
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Miroirs (Rapide, léger) : Le quatrième mouvement, « Miroirs, » se traduit par « Miroirs » en français. Il est rapide et léger, avec des passages virtuoses pour le violoncelle. Ce mouvement est caractérisé par des jeux de miroirs entre le soliste et l’orchestre, créant une texture sonore complexe et captivante.
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Hymne (Allegro) : Le dernier mouvement, « Hymne, » est le plus rapide et le plus dynamique. Il offre une conclusion majestueuse au concerto, avec des thèmes puissants et une énergie rythmique intense. Le violoncelle et l’orchestre dialoguent de manière dynamique jusqu’à la conclusion triomphante.